Gestion de l’incontinence et traitements associés
L’incontinence urinaire et fécale représente l’une des conditions les plus courantes dans le domaine gériatrique et des soins. Pour gérer efficacement ce problème, il est nécessaire d’adopter une approche multidisciplinaire en faisant appel à des spécialistes du secteur.
Un trouble répandu mais encore sous-estimé
Bien que l’incidence de l’incontinence urinaire et fécale soit très élevée, les données ne sont pas toujours précises, car ce trouble est souvent sous-diagnostiqué en raison de la stigmatisation sociale et du manque de communication entre le patient et le personnel soignant.
L’incontinence touche principalement la population âgée, mais elle peut également survenir chez des personnes plus jeunes à cause d’autres facteurs (par exemple chez les femmes après l’accouchement).
Les dernières données indiquent plus de 5 millions de personnes atteintes d’incontinence urinaire, avec une nette prédominance féminine. Chez les femmes adultes, il s’agit d’environ 20 à 30 % de la population, et pendant la grossesse le pourcentage peut atteindre 32 à 64 %, tandis que chez les hommes il se situe autour de 2 à 11 %. Quant à la population âgée (les deux sexes confondus), ce chiffre dépasse les 70 %.
Approches thérapeutiques et rééducatives
Il existe différents types d’incontinence urinaire : d’effort, par urgenturie, mixte, fonctionnelle, chacun étant associé à un degré de sévérité. Ces classifications aident le personnel soignant et la famille à mieux gérer le trouble. Les stratégies les plus courantes sont :
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Rééducation du plancher pelvien
Réalisation d’exercices spécifiques (comme la méthode de Kegel, l’électrostimulation ou le biofeedback) pour améliorer le tonus musculaire et le contrôle sphinctérien. -
Thérapie médicamenteuse
Uniquement sous stricte prescription médicale, avec l’utilisation d’antimuscariniques et d’antagonistes bêta-3. -
Chirurgie ou approches mini-invasives
Certaines solutions incluent les bandelettes sous-urétrales, les agents de comblement ou l’utilisation de sphincters artificiels. -
Rééducation fonctionnelle et physiothérapeutique
Adaptée aux patients présentant des déficits neurologiques ou en période post-opératoire.
Aides et dispositifs pour la gestion quotidienne
Lorsque le traitement clinique ne suffit pas à gérer pleinement l’incontinence, le recours à des dispositifs médicaux certifiés s’avère essentiel, notamment dans la prise en charge à domicile.
- Couches et protections absorbantes : disponibles en différents modèles selon la taille, le degré d’autonomie du patient (alité ou non), le niveau d’absorption et l’utilisation de jour / de nuit.
- Alèses jetables ou réutilisables : indispensables pour protéger les surfaces comme les lits, fauteuils roulants ou moyens de transport, et réduire le risque de contamination.
- Cathéters vésicaux et poches de collecte : dispositifs cliniques qui, dans certains cas, constituent la seule solution. Ils nécessitent une attention particulière aux procédures d’asepsie afin de prévenir les infections urinaires.
- Produits de nettoyage et de protection cutanée : nombreux nettoyants au pH physiologique, mousses sans rinçage et crèmes barrière à base d’oxyde de zinc ou de diméthicone, essentiels pour protéger la peau et prévenir la dermatite liée à l’incontinence (IAD).
- Technologies innovantes : ces dernières années, des systèmes de surveillance avec capteurs d’humidité ont été développés, permettant de détecter rapidement les pertes et d’en informer immédiatement les aidants et les infirmiers.
Le rôle central des aidants et des soignants
L’un des aspects fondamentaux dans la gestion de l’incontinence est l’attention portée à la dimension psychologique et sociale du patient. Des figures de plus en plus spécialisées comme les aidants ou autres professionnels de santé jouent un rôle crucial pour :
- favoriser l’adhésion thérapeutique,
- choisir les dispositifs les plus adaptés,
- et garantir la dignité et l’autonomie de la personne prise en charge.
La prise en charge à domicile peut certes représenter un coût important, surtout si l’on opte pour des aides de qualité, mais elle permet d’assurer un traitement adéquat et d’améliorer considérablement la qualité de vie du patient et de sa famille.